Un été de mars 1996, un rêve d’enfance se réalise; je prends ma première leçon de pilotage à bord d’un Robin HR 200.

Quelques années plus tard, après plusieurs tours de piste destinés à parfaire mes décollages et atterrissages, mon instructeur, d’un air compatissant, me dit : « Tu repars seul pour 3 tours de pistes »…

Pas vraiment préparé à cette éventualité je suis tellement surpris que je ne réalise pas tout de suite.
Mais un stress encore plus intense se fit sentir la semaine suivante quand je pris conscience que l’histoire allait se répéter.

 Le stress du pilote

Chaque pilote, même le plus expérimenté est confronté au stress.
Il est partagé entre le plaisir intense de sa passion et l’appréhension, à différents degrés, avant et durant chaque vol.
La préparation du vol, la météo, l’état émotionnel, la pression ou l’inquiétude des passagers, l’apparition d’un danger critique, l’égarement en navigation… ne sont que quelques paramètres susceptibles de générer des états de stress.

Le stress est plus facilement gérable sur la terre ferme; beaucoup moins en avion.
Dans les airs, pas question de mettre sur pause, la réponse du pilote face à un danger réel ou perçu comme tel doit être encore plus immédiate.

Les effets du stress

Le véritable problème est qu’en état de stress, il est quasi impossible de réagir avec discernement ; les pensées deviennent de plus en plus floues et le pilote peut se retrouver très vite engagé dans une spirale infernale.
Généralement, les accidents ne sont pas dus à une cause isolée mais à un enchaînement de situations qui viennent s’accumuler et qui deviennent extrêmement difficile à maîtriser.

Exemple : une météo capricieuse + un passager stressé + une mauvaise réception radio + un instrument qui tombe en panne + une gestion du carburant inadaptée.
Chacun de ces problèmes pris séparément est plus ou moins facile à résoudre mais leurs accumulations génèrent un état de stress intense pouvant être fatal.

Face au danger, 3 solutions : la fuite, le combat, le figement.
Le stress a alors pour effet d’entrainer une inhibition corticale. En effet, le cerveau préfrontal, qui est le siège des fonctions exécutives (organisation, élaboration des stratégies, l’attention, gestion du temps et de l’espace…) est déconnecté et le cerveau  instinctif (régulation des fonctions vitales, des besoins naturels et des comportements primitifs) prend alors le relai.

Si le stress a pour conséquence d’agir sur le corps et l’esprit (diminution des facultés mentales, réduction des capacités de concentration, de la mémoire et du raisonnement, douleurs musculaires, augmentation du rythme cardiaque et de la pression artérielle, accentuation de la transpiration…) de bonnes pratiques respiratoires permettent d’inverser le processus très rapidement.

L’apport de la sophrologie pour le pilote

La sophrologie est un apport précieux pour le pilote d’avion, elle permet d’optimiser :
-Sa concentration
-Sa mémorisation
-Son attention
-Le contrôle de ses émotions
-La gestion de son stress
-Ses réactions face à l’imprévu
-Sa détente
-La confiance en soi
-La préparation et le déroulement de ses vols par des techniques de futurisation
-Le plaisir de voler

L’apport de la sophrologie dans le milieu aéronautique permet d’améliorer considérablement la sécurité des vols.
Elle amène le pilote à plus de discernement, à prendre les meilleures décisions en limitant considérablement les effets stressants et les pensées parasites.

Philippe Keit – Sophrologue à Montreuil – 93100
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