L’injonction à faire, à produire en permanence, est omniprésente dans notre société.
Le message qui nous est constamment envoyé est qu’il faut être utile et productif à temps plein.
Tout nous pousse à suivre ces recommandations explicites ou implicites, messages subliminaux véhiculés par la publicité, par les applications et jeux de nos smartphones, par nos proches et moins proches…
Et lorsque l’on ne « produit » pas, nous fuyons notre société anxiogène en nous focalisant sur l’inutile, cela nous permet d’oublier un instant notre véritable nature, nous nous anesthésions par le superflu, nous sommes des boulimiques du futile, du superfétatoire.

Se reposer, rêvasser, s’autoriser à ralentir, ne pas faire, serait donc synonyme de paresse, d’inutilité, de perte de temps ?
Je crois qu’il n’en est rien, et s’offrir ce cadeau nous permet d’être encore plus présent à notre vie et aux tâches que nous devons accomplir, notre qualité de présence en dépend.

Mais d’où vient ce besoin de nous agiter, d’occuper le temps ?

Probablement du fait qu’une fois avoir pris conscience de notre état d’impermanence, il faut « faire », « paraitre », « produire » et « accumuler » le plus possible car notre temps est compté.
Nous avons besoin de combler ces espaces apparemment vides en nous prouvant et en prouvant aux autres que nous existons. D’ailleurs, une des premières choses que nous demandons à quelqu’un dont nous faisons connaissance est « que fais-tu dans la vie ? », comme si nous ne le définissions qu’à travers sa capacité à « faire ».
En fonction de ce qu’il va nous répondre, on lui attribue plus ou moins de valeur, d’estime. Alors, nous portons un jugement sans savoir qui est vraiment cette personne, ce qu’elle a traversé, quel est son chemin.
Je sais désormais ce qu’il fait mais je ne sais pas qui il est,… le sait-il lui-même ?

Notre agitation incessante nous permet également de combler parfois un espace très inconfortable.
Tant que je suis en mouvement, que je me manifeste, que je suis occupé, mon esprit encombré par des orages de pensées parasites, je me protège apparemment de mes angoisses.
Parfois, le corps est si inconfortable que l’on ne laisse pas de place au vide. Ce vide n’est pas notre ennemi et nous nous activons, à tort, pour le combler.

Si laisser place au vide nous confronte à nos propres démons, à nos angoisses, à nos émotions désagréables, les accueillir, en étant simplement spectateur, leur permet de nous livrer des messages.
Faites juste l’expérience de l’accueil en présence, sans rien vouloir, sans rien attendre et vous serez surpris de constater que l’apaisement peut prendre place.

Ne pas faire n’est pas ne rien faire

La société nous pousse à l’action, à la performance, à la concurrence dès notre plus jeune âge, elle ne valorise pas la pause.
Elle nous pousse à nous sentir coupable de ne pas faire.
Quand je parle de pause, je ne mentionne pas la pause cigarette ou café entre collègues ni la cour de récréation avec les copains, ce qui est déjà fort précieux ! En revanche, je parle d’une vraie pause, d’un stop qui m’amène à partir à ma rencontre et lorsque l’on se fait ce cadeau on prend conscience que ne pas faire n’est pas ne rien faire.
Ne pas faire nous permet d’aller à la rencontre des profondeurs de son être, de partir à la découverte de qui nous sommes vraiment.
Se relier à ce qui est, là où réside le tout et le rien, rien ne s’oppose, il y a tout ce qu’il faut pour juste « être ».
Et même si il est difficile pour certains de ne pas faire, une autre proposition peut être posée, celles de s’autoriser à ralentir.

A l’heure où les mots « écologie » et « décroissance » sont à la mode, pourquoi ne pas s’appliquer ces concepts à soi-même ?
Si l’on souhaite un monde meilleur pour nos enfants et nous-même, cela ne tient pas uniquement de la responsabilité de nos dirigeants politiques et des multinationales dont la sensibilité semble différer de nos attentes.
Changer le monde, cela passe par le respect de notre écologie personnelle et cela ne peut s’effectuer que si je prends conscience de qui je suis.

Accéder à soi

Pour accéder à soi en conscience, il est nécessaire de se défaire des tourbillons du mental, de ses croyances limitantes, de ses traumatismes, de ses formes pensées négatives et de se relier à ses valeurs fondamentales.
Les thérapies psychocorporelles, la sophrologie, la méditation, le yoga, le xi gong et bien d’autres méthodes encore sont susceptibles de vous venir en aide.
J’ai bien dit de vous venir en aide et non pas de faire le travail à votre place.

L’ennui

Déjà au 17eme siècle l’ennui était d’actualité, le Philosophe Pascal écrivait : « Rien n’est si insupportable à l’homme que d’être dans un plein repos, sans passions, sans affaires, sans divertissement, sans application.
Il sent alors son néant, son abandon, son insuffisance, sa dépendance, son impuissance, son vide. Incontinent il sortira du fond de son Ame l’ennui, la noirceur, la tristesse, le chagrin, le dépit, le désespoir »
Pensées (1670)  de  Blaise Pascal

Philippe Keit – Sophrologue, accompagnement somato-émotionnel à Montreuil 93100
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