Un traumatisme psychologique est un événement douloureux qui génère des réponses émotionnelles susceptibles de submerger complètement le sujet qui a vécu cette expérience.
Les réactions associées mises en place par l’organisme sont des mécanismes de sauvegarde, de défense qui sont bien entendu essentiels au moment où l’on vit cette expérience douloureuse.
Parfois ces mécanismes de protection restent en place même une fois le danger passé, on parle alors de syndromes de stress post-traumatiques, les souffrances morales et physiques peuvent perdurer parfois à vie.

traumatismes psychologique

Alors comment l’organisme gère-t-il la situation en cas de stress intense, de danger, de peur ?
Et bien, notre organisme dispose de plusieurs solutions pour se prémunir d’un danger.
Imaginez vous dans la jungle, un tigre vous fait face, vous devez agir sans perdre une fraction de seconde et si vous commencez à analyser en conscience la situation, à vous poser des questions vous perdez un temps précieux.
Votre cerveau va alors gérer la situation en inhibant temporairement notre fonction cérébrale liée à l’analyse et à la réflexion, il passe en mode sauvegarde, le corps se prépare soit à la fuite soit au combat. Dans le cas d’un choc traumatique extrêmement violent empêchant toute fuite ou combat, le sujet passe par un état de figement, de sidération, il se prépare à la mort et dans ce cas, l’organisme met en place un processus de ralentissement global, toutes les fonctions vitales sont mises en veille pour se protéger de la souffrance physique et psychique.
J’ai souvent entendu des victimes d’agression me dire “je ne pouvais ni bouger, ni crier”. Certaines victimes du Bataclan m’ont rapportées qu’elles ne se sentaient plus habiter leur corps, elles savaient qu’elles allaient mourir mais une sorte de fatalité s’était installée elles ne ressentaient plus de peur face à la situation.

Mais l’expérience douloureuse s’inscrit bien souvent durablement chez la personne qui a vécu un traumatisme psychologique et il est indispensable de les prendre en charge afin de libérer définitivement le corps de l’empreinte traumatique. Heureusement des solutions efficaces existent, telles que la méthode Decemo, l’hypnose, l’emdr.

Il y a néanmoins des situations moins catastrophiques qui affectent couramment les étudiants. Imaginons le notre étudiant qui passe par exemple un oral et qui connaît parfaitement le contenu de son cours, il se retrouve devant l’examinateur et en une fraction de seconde plus rien, c‘est le trou, il bégaie, transpire, sa fréquence cardiaque augmente…
Son cerveau perçoit un danger et que ce danger soit réel ou non n’a pas d’importance, ce qui compte c’est ce que l’inconscient de notre étudiant perçoit, alors se met en place l’inhibition de ses facultés d’analyse, de réflexion, le cerveau doit gérer l’urgence et ne pas perdre de temps, il se retrouve également en mode fuite, combat, figement.
La bonne nouvelle est qu’il est tout à fait possible pour cet étudiant de repasser dans un mode plus paisible et cela grâce à la régulation volontaire de notre respiration car la respiration est gérée par notre système nerveux autonome qui gère toutes les fonctions automatiques de l’organisme, et comme l’être humain est bien fait, la respiration est la seule fonction du système nerveux autonome que l’on puisse réguler volontairement.

Ce qu’il faut retenir c’est que nous fonctionnons principalement sur 3 modes, le premier est un mode de vigilance et d’activation, en lien avec notre système nerveux sympathique et qui est stimulé lors de l’inspiration, c’est ce mode qui s’active lors d’un danger, et met en place le réflexe de fuite ou d’attaque.
Il existe un mode de détente et de régénération stimulé par l’expiration, dans lequel le lien social peut prendre place, il est lié à la branche ventrale du système nerveux parasympathique, puis il existe un autre mode, qui lui est lié au figement, à la sidération, à la préparation à la mort lorsque le sujet ne peut ni fuire ni attaquer et qui correspond à la branche dorsale de notre système nerveux parasympathique.

Par conséquent, pour passer d’un état de stress ou d’angoisse à un état plus serein, il va falloir activer la branche ventrale du système nerveux parasympathique en privilégiant une expiration plus longue que l’inspiration.

L’exercice suivant va favoriser cette détente.
Vous allez visualiser devant vous la flamme d’une bougie sur laquelle vous allez souffler en comptant 4 dans votre tête mais vous devez souffler sur cette flamme juste pour la faire vaciller, par conséquent vous adopterez un souffle fin et léger, puis après avoir soufflé sur 4 temps, laissez revenir naturellement votre inspiration par le nez en comptant 2 dans votre tête, renouvelez l’exercice le temps nécessaire puis prenez le temps d’observer votre état physique, mental et émotionnel

Philippe Keit – Sophrologue, Praticien DECEMO, Hypnose à Montreuil – 93100 – Reproduction autorisée en citant l’auteur ©