Qu’est-ce qu’un acouphène ?
L’acouphène est une perception involontaire de sons non générés par un bruit extérieur.
Il peut être ressenti dans une oreille ou dans les deux, mais également à l’avant ou l’arrière de la tête. Il s’agit d’un symptôme, l’acouphène n’est pas une maladie mais la conséquence d’un trouble.
Occasionnel ou chronique il est perçu par intermittence ou en continu selon les patients.
Ces sons qui nous parviennent peuvent devenir obsédants, les acouphènes prennent alors une place centrale et empêchent de vivre normalement.
Pour Martine Ohresser, ORL spécialiste des acouphènes, plus que le bruit, c’est « ce qu’en fait le cerveau » qui est déterminant, elle insiste sur la gravité de ce phénomène: « Les bourdonnements et sifflements d’oreilles sont un véritable handicap ».
Plusieurs millions de personnes dans le monde souffrent de ces bruits inexpliqués qu’on appelle les « acouphènes », impossible de vivre normalement, impossible de dormir, impossible de retrouver le silence.
L’audition est un critère de santé déterminant. Si certaines limitations fonctionnelles auditives peuvent être soignées ou endiguées grâce à des appareils, les acouphènes sont un cas à part. Il est difficile de les soigner, il faut les limiter et surtout apprendre au patient à vivre avec.
Le bruit est dangereux pour notre santé, à trop forte dose il provoque des lésions de l’oreille interne et peut être la cause des acouphènes ou de l’hyperacousie (hypersensibilité de l’ouïe à certaines fréquences).
Un son fantôme
Près de 5% des personnes souffrent d’acouphènes objectifs, dans leur cas, l’origine des sons peut être clairement identifiée et s’explique par des problèmes musculaires ou vasculaires à même d’être traités. Pour les 95% restant, l’acouphène est subjectif, le bruit n’est entendu que par la personne qui en souffre.
Dans la grande majorité des cas, l’acouphène chronique est lié à une perte de l’audition entraînée par l’altération des cellules ciliées, ces cellules sensorielles constituent l’organe de Corti (l’organe de la perception auditive).
En cas de dégradation, elles émettent des influx nerveux incontrôlés qui causent un dysfonctionnement cérébral. Comme le symptôme du membre fantôme (une personne amputée ressentant une douleur dans une partie de son corps qui a été enlevée), le cerveau perçoit alors un son qui n’a pas de réalité.
Environ 20% des personnes acouphèniques ressentent une souffrance quotidienne invalidante. Le facteur déterminant est l’état émotionnel au moment de la prise de conscience de l’acouphène. Plusieurs prises en charge des acouphènes sont possibles « médicamenteuse, stimulations électro-acoustiques, par thérapie d’habituation ». Cependant si les traitements médicamenteux ou les interventions chirurgicales sont souvent proposés dans le cas d’acouphènes objectifs, en cas d’acouphènes subjectifs les résultats ne sont pas toujours satisfaisants. La sophrologie joue alors un rôle prépondérant, pour que le patient s’habitue aux acouphènes.
Acouphènes et sophrologie
Même si le plus souvent les acouphènes sont liés à des causes traumatiques (physiques ou psychosomatiques) ou à l’âge du patient, il est indispensable de consulter son médecin traitant ou un ORL car certains acouphènes peuvent être causés par une pathologie qui concerne le système auditif.
Par exemple :
• un bouchon de cérumen ou un corps étranger dans l’oreille souvent accompagnés d’une baisse de l’acuité auditive
• une otite moyenne : inflammation de l’oreille qui se développe dans une petite cavité osseuse derrière le tympan, en causant souvent des douleurs
• l’otospongiose : maladie héréditaire entraînant un dysfonctionnement de l’oreille, responsable d’une surdité
• la maladie de Ménière : affection de l’oreille due à une augmentation de la pression dans le labyrinthe d’origine inconnue. Elle entraîne des bourdonnements, une baisse d’audition et des vertiges
• une atteinte du nerf auditif ou de l’oreille interne (partie la plus profonde de l’oreille)
• De l’hypertension artérielle
• La prise de médicaments ototoxiques (toxiques pour le système auditif)
Quoiqu’il en soit, le retour à un certain mieux-être passe par une prise en charge globale, et la sophrologie est aujourd’hui reconnue comme une aide précieuse.
Elle va permettre d’aider le patient à se détourner de la perception qu’il a de ses acouphènes, à diminuer le stress et l’anxiété liés aux bruits souvent insupportables.
Les résultats sont concluants et 70 % des personnes acouphéniques ayant recours à ces techniques d’habituation déclarent avoir une perception neutre de leur acouphène après thérapie. Les sons ne sont pas éliminés mais elles parviennent à les oublier.
Philippe Keit
https://3-bis.fr